INITIER

Le territoire national n’est pas encore totalement libéré mais, dès l’année scolaire 1944-1945, des enseignants incitent leurs élèves à raconter leurs souvenirs de la guerre, sur le modèle de ce qui avait existé au lendemain du premier conflit mondial. Parallèlement, des anciens résistants et déportés commencent à raconter, à témoigner et à écrire l’Histoire.

À leur initiative, le Parlement adopte une Journée nationale du souvenir de la Déportation en 1954. Souhaitant sortir des dispositifs mémoriels ordinaires, tout en essayant de toucher un large public, le Réseau du Souvenir élabore un programme mémoriel novateur : l’édition d’un recueil de témoignages, le soutien à la production du film Nuit et Brouillard d’Alain Resnais, sorti en 1956, et la construction par l’architecte Georges-Henri Pingusson du Mémorial des martyrs de la Déportation sur l’Île de la Cité à Paris, inauguré le 12 avril 1962.

 

DECIDER

« J’ai décidé qu’un concours sur un sujet tiré de l’histoire de la Résistance et de la Déportation serait ouvert le 12 mai 1961 dans tous les départements aux élèves âgés de 15 ans au moins, désireux d’y participer. Il sera ensuite organisé annuellement. […] Les épreuves se dérouleront dans les établissements scolaires et les copies seront adressées à l’Inspection académique.

[…] Un Jury départemental constitué et présidé par l’Inspecteur d’Académie et composé de personnalités qualifiées, notamment de combattants volontaires de la Résistance et déportés, examinera tous les envois et enverra les meilleurs […] au Jury national. »

Circulaire du 11 avril 1961 signée par Lucien Paye, ministre de l’Éducation nationale

Lucien PAYE

 

ORGANISER

Après les premières éditions, l’Éducation nationale prend pleinement en charge le pilotage du concours, sous la direction de Louis François, ancien résistant déporté et président du CNRD de 1963 à 1993. L’intégration de la Seconde Guerre mondiale dans les programmes d’histoire – au lycée en 1962 puis au collège en 1969 – et l’implication des diverses fédérations et associations du monde de la Résistance et de la Déportation facilitent grandement la participation de la communauté scolaire. Le CNRD prend son titre définitif en 1972, la Déportation étant associée à la Résistance dans l’intitulé.

Au fil du temps, la composition des jurys a évolué. Les anciens résistants et déportés sont progressivement remplacés par les représentants des fondations, associations et musées, en charge de porter aujourd’hui la mémoire de la Résistance et de la Déportation.